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Aujourd'hui était un grand jour. Ca faisait à peine une semaine qu'elle s'était installée dans la Grosse Pomme qu'elle avait déjà décroché un rendez vous avec un galeriste. Un mec d'une trentaine d'années qui s'était lancé dans le monde de la culture et avait ouvert sa propre galerie d'art. Il disait qu'il voulait découvrir de nouveaux talents. Alors il était évident pour Victoria de prendre son courage à deux mains et de se faire voir auprès de lui. Elle ne l'avait eu que par téléphone et il lui avait semblé quelqu'un de stable avec plein de projets et effectivement prêt à aider les tout nouveaux artistes qui voulait se faire une place de ce monde assez restreint. La jeune femme avait donc sans grandes difficultés convint l'homme de la rencontrer.

Ca faisait maintenant deux jours que Victoria était sur le pied de guerre. Il fallait qu'elle fasse bonne impression, elle comme ses propres oeuvres. Elle avait sélectionné avec beaucoup de difficultés et en étant y revenue plusieurs fois, des dessins qui selon elle, pouvait représenter tout le talents qu'elle avait. Peinture, aquarelle, fusain et même un vulgaire stylo bille, paysages, portraits, détailles, son carton à dessins poser à côté d'elle contenait des choses plutôt hétéroclites. Par chance, la météo avait été clémente et un grand et beau soleil rayonnait dans le ciel, chauffant agréablement l'air ambiant. Elle n'osait imaginer l'état dans lequel elle aurait été si il c'était mis a pleuvoir. Apprêtée d'un simple jean et d'un léger haut blanc - tenue qui avait été changé beaucoup, beaucoup de fois - voilà la jeune femme assise à la terrasse de café ou le rendez vous devait se dérouler. Un café sur la table, elle jetait des regards furtifs autour d'elle dans l'espoir d'apercevoir son galeriste et de pouvoir se préparer à l'aborder. Elle angoissait et se raccrochait à sa tasse brûlante désespérément dans l'espoir de pouvoir se calmer.

Dix sept heures et cinq minutes. Toujours rien. Cinq minutes de retard, ce n'était pas grand chose. Dix sept heure et quinze minutes. La jeune femme en profita pour regarder une dernière fois ses dessins, les remettre dans un ordre différent pour finalement les ranger dans leur ordre initial. Dix sept heures et trente minutes. Cette fois ci, Victoria regardait de manière plus franche autour d'elle, avec une certaine pointe d'inquiétude mêlé tout de même à de l'agacement. Dix huit heure moins vingt, elle avala sa dernière gorgé de café qu'elle avait réussit à faire duré quarante bonnes minutes. Dix huit heures moins cinq, un soupire s'échappa de ses lèvres. Elle aurait du le prévoir. Qui voudrais d'une nana qui débarque de Louisiane avec ses pauvres dessins. Il devait en voir tous les jours. Une fois encore, elle s'était montrée bien trop naïve. Elle regarda sa montre qui affichait dix huit heures et sept minutes. Le serveur lui proposa pour la troisième fois une dernière boisson que la jeune femme refusa une troisième fois de la même façon poli bien qu'un peu plus las. Elle rejeta la tête en arrière en fermant les yeux. Ce n'était pas grave. Il fallait qu'elle vise quelque chose de moins haut. Proposer des dessins dans des journaux locaux, voir des quelques magazines. Peut être retenter le coup avec ses talents de danseuse. Un spectacle avec des effets pyrotechnique ? Cette idée la fit légèrement frémir. Il fallait qu'elle soit vraiment au plus bas pour en arriver là et risquer de se faire démasquer en tant que mutante.

Elle laissa quelques pièces sur la table avant de se lever et caler son carton a dessins sous son bras. Victoria allait donc quitter la terrasse avant de faire volt face s'apercevant qu'elle avait oublié bêtement son sac sur une chaise. Mais au moment ou elle faisait ce soudain volt face, elle percuta en même temps le serveur qui passait à côté d'elle à ce moment là avec son carton à dessin. Dans un dernier réflexe, elle recula et trébucha sur les jambes d'un client mollement vautré sur sa chaise. Elle tenta de reprendre son équilibre, mais c'était trop tard. Victoria se vit basculer en arrière sans rien avoir d’autre sous la main pour se raccrocher que son carton qu'elle tenait fermement contre elle.