Am I flying? [PV: Jade]

I had to flight because of you ! Am I flying? [PV: Jade] BT*xJmx*PTEyMTc3OTQ2NjMyNDQmcHQ9MTIxNzc5NDg2MTI4MyZwPTE4MDMxJmQ9Jm49Jmc9MQ==

Et elle court, et elle court encore sans s’arrêter! Sarah mettait un pied devant l’autre dans une course effrénée, jetant de temps en temps des coups d’œil derrière elle. On pouvait voir la peur dans ses yeux tandis qu’elle semblait tenter d’échapper à quelqu’un. Non loin d’elle se trouvait une bande de jeunes de son âge dont les bras nus étaient couverts de multiples tatouages. Pourquoi? Pourquoi elle?!! N’avaient-ils pas quelqu’un d’autre à torturer?! En effet, alors qu’elle courait comme une folle pour sauver sa peau elle ne pensait qu’à échanger cette situation avec un pauvre innocent. Pire égoïste tu meurs…

Dans la vie tout n’est qu’une question de temps, surtout depuis que le monde s’est plongé dans ce que les grandes puissances nomment « mondialisation ». Il fallait toujours faire plus, toujours plus, en un minimum de temps. Mais dans le cas présent, Sarah aurait bien voulu qu’on lui donne quelques minutes pour distancer ses agresseurs. Elle savait qu’elle ne tiendrait pas longtemps à cette allure, surtout lorsqu’elle entendait les rires sadiques de cette bande de débauchés. Bousculant quelques rares personnes sur son chemin, elle comprit alors Ô combien les gens ne cherchaient pas à s’entraider lorsque l’un des leurs était en danger.

Le bruit de ses talons semblait s’accorder avec ceux de ces « ennemis » tandis qu’elle mettait tout sa force pour distancer au maximum ses agresseurs. Jamais il ne l’aurait, jamais! Du moins c’Est-ce qu’elle tentait de se répéter pour ne pas abandonner. Heureusement pour elle, elle bénéficiait d’une forte endurance dut à un entraînement assidu en lutte (sport qu’elle pratique depuis longtemps et dans lequel elle excelle). Mais même un athlète ne pourrait pas supporter un tel rythme bien longtemps. D’un autre côté, les tatoués utilisaient l’avantage du nombre pour moins se fatiguer et ainsi forcer la jeune femme à tourner parmi les multiples ruelles de la ville.

Arrivant sur le campus, elle fut surprise par les lumières des lampadaires qui trônaient en ce lieu mais ne ralentit pas sa course pour autant. Elle fonça alors vers le lieu qui, d’après elle, pourrait la sauver. Sarah s’approcha donc rapidement de l’université, monta les escaliers extérieurs essoufflée et contourna le bâtiment, cherchant un quelconque endroit où se cacher. Pourquoi n’avait-elle pas la capacité de se téléporter ou bien de courir à la vitesse de la lumière hein? Bien sur, il avait fallu que le destin lui donne ce don inutile qui, au pire, permettrait à ses agresseurs de la frapper encore et encore sans jamais lui laisser de marques. Et qui dit « pas de marques » dit « pas de preuves d’agression ». La vie est injuste…

Elle bouscula à nouveau quelqu’un, perdant ainsi de la vitesse et ne prit même pas la peine de s’excuser avant de repartir en trombe tandis que les jeunes hommes arrivaient. On pouvait voir dans ses yeux qu’elle ne s’arrêterait pas de courir avant d’avoir échappé à ses bourreaux. Elle monta alors l’escalier qui entourait la structure du bâtiment et menait au dernier étage. Elle tenta d’ouvrir les portes s’offrant à elle mais rien n’y fit, elles étaient closes. Elle entendit alors les pas des tatoués dans l’escalier de métal, ainsi que leurs rires et se pencha légèrement vers le bord pour voir ce qui se tenait en bas: du ciment, hum. Elle était bloquée… à moins qu’elle ne tente un saut.

Sarah posa un pied sur la rambarde de sécurité, s’aidant de ses mains pour se hisser dessus et se retrouva debout, faisant face au campus vide et plongé dans une semi obscurité. Que risquait-elle désormais après tout. Un des jeunes se stoppa net en la voyant ainsi et lui dit qu’elle ne pouvait pas leur échapper et qu’elle n’avait pas assez de cran pour sauter de toute façon. Elle fronça les sourcils et sauta sans même réfléchir à son acte. Elle eut juste le temps de voir un visage féminin non loin d’elle, visiblement étonnée, puis sentit ses os craquer et se briser tandis qu’elle se confrontait au sol dur et inconfortable. Du sang s’était déjà écoulé de son nez, de ses arcades, de sa bouche et de son front laissant ainsi l’illusion totale qu’elle était inerte, vidée de sa vie. On pouvait alors entendre les jeunes au-dessus s’insulter les uns les autres pendant qu’ils cherchaient quoi faire face à un tel revirement de situation

Jade était dans sa voiture, sur la route, près à rentrer chez elle. Le feu était au rouge et elle était en train de se remémorer sa journée. La musique était en fond et camouflait légèrement le ronronnement des voitures voisines. Elle bailla légèrement. Il était tard et elle avait travaillée dure aujourd’hui. Pendant toute la matinée, elle avait du écouter les nombreux exposés préparés soigneusement par ses centaines d’élèves présents dans l’amphithéâtre. Et tout cela continua l’après-midi jusqu’à dix-sept heures trente. Contente que cela soit finit, elle fut bien surprise quand le directeur de l’université l’avait appelé avec d’autres professeurs pour une réunion générale. Elle ne pu sortir qu’après vingt une heures du soir. Très fatiguée de sa journée, elle était pressée de rentrer chez elle car le lendemain matin, c’était repartie pour un tour ! Normale, une centaine de personnes ne pouvaient pas passer oralement en une seule journée. Au volant de sa voiture, elle espérait rentrer bien vite quand elle remarqua qu’elle avait oubliée son agenda à la réunion. Désespérée, elle poussa un long soupir avant de poser son front sur le bord du volant. Bien décidée à vouloir se coucher, elle ne pouvait pas laisser son agenda loin d’elle. Et c’était pareil pour n’importe quel objet! Elle n’aimait pas laisser un objet qui lui appartenait, loin d’elle, sauf si elle l’avait prêtée à quelqu’un. Elle décida donc de faire demi-tour.

Dix minutes plus tard, Jade arriva sur le parking de l’Université, elle se gara rapidement et descendit de la voiture avant de fermer cette dernière à clef. Surtout qu’elle avait empruntée la voiture à un garagiste car la sienne était à réparer. Il fallait donc qu’elle y fasse attention. Elle marchait tranquillement sur le parking avant d’entrer dans l’enceinte du campus. Elle s’approcha de l’université et monta les marches une par une jusqu’à arriver à l’immense porte qui se tenait devant elle et dont cette dernière protégeait l’intérieur du bâtiment. Elle allait ouvrir les portes quand elle entendit au loin des bruits de pas qui se rapprochaient accompagnés de voix graves et railleuses. Intriguée, elle descendit les marches et vit seulement une bande de caïds qui disparaissaient derrière le bâtiment. Elle avança rapidement pour savoir ce qui se passait. Arrivée à l’angle du bâtiment, elle aperçut les caïds monter les escaliers qui entouraient le bâtiment. Elle allait les suivre quand elle entendit les voix railleuses sur le toit. Elle recula assez loin pour observer ce qui se passait. Les individus étaient en haut et ils étaient en train de menacer une jeune fille qui s’était mise debout sur la rambarde, prête à sauter dans le vide.

Jade resta sur place, ne sachant quoi faire. Cette scène lui rappelait nombres de fois les chutes qu’elle faisait en haut des immeubles et buildings quand elle voulait échapper à ses multiples poursuiveurs et agresseurs. Elle s’en sortait toujours sans aucune égratignure. Elle regardait la scène sans ciller. Elle avait l’impression de se voir, tout en haut, prête à sauter pour échapper à ses poursuiveurs. Et ces scènes n’avaient pas arrêtées de se produire au fil des décennies sans qu’elle ne puisse faire autrement. Soit parce qu’elle était traquée par ceux qui avaient découvert son secret ou seulement par des individus complètement malades et cruels qui voulaient simplement s’amuser à tabasser les passants ! Un peu comme ces tarés sur le toit !

Soudainement, une idée lui traversa l’esprit. Si vraiment la jeune fille sautait, elle avait pensée se mettre en dessous pour amortir sa chute. Mais il y avait un risque. Elle risquait forcément de dévoiler ses pouvoirs aux yeux de la jeune fille et des caïds. Mais c’était la seule solution pour la sauver. Elle n’avait pas la régénération spontanée...enfin, c’est ce qu’elle croyait !
Elle commença à avancer mais il était trop tard ! La fille avait sautée et elle s’écrasa à terre sous les yeux étonnés de Jade ! Elle entendit les os craquer et aperçut le sang couler en abondance autour de la jeune fille, inerte ! Elle ne fut point effrayée par le spectacle horrifique qui s’offrait à elle, sous ses yeux. Elle avait tellement l’habitude de se retrouver dans un tel état qu’elle oublia presque que la jeune fille était une humaine. Elle s’approcha lentement de la morte jusqu’à arriver à quelques centimètres de son corps. Elle leva la tête en direction du toit. Les individus étaient en train de se disputer, limite, en train de se bagarrer quand ils s’arrêtèrent soudainement en voyant Jade en bas. Ils se mirent à faire sens inverse pour s’enfuir très loin du lieu du crime. Jade se baissa en s’appuyant sur ses genoux et leva une mèche de cheveux qui cachait son visage ensanglantée et paralysé par la peur. Elle se leva soudainement et fit quelques pas en arrière, surprise par ce qu’elle avait sentit. Le souffle de la jeune fille lui avait parcouru la main ce qui laissait dire qu’elle était toujours en vie...mais comment ? Elle était ensanglantée de partout, son front était fracassé, ses membres écrasés, il n’y avait rien qui laissaient présager qu’elle était en vie sauf son souffle. Un miracle ? Non, et Jade l’avait tout de suite comprit! Elle était comme elle ! Elle pu être confirmer dans son idée quand le corps de la jeune fille se mit à bouger et que les blessures se refermaient instantanément...

Le groupe de jeunes s'éloignait à grand pas tout en continuant de brailler, s'accusant les uns les autres d'avoir fait cette grosse erreur de jugement. Ils venaient de causer la mort d'une jeune femme et ne savaient pas comment réagir face à cet évènement inattendu. Pour eux, tout ceci n'étaient qu'un jeu au début, un jeu où ils étaient les loups et où Sarah était la pauvre brebis éloignée du troupeau. Les jeunes ne prirent même pas la peine de passer un appel anonyme pour prévenir du drame qui venait de se dérouler devant l'université, pensant sûrement qu'ils se mettraient en danger en appelant la police.

Mais tout ne se passa pas comme ils le pensaient car la jeune femme avait plus d'un tour dans son sac. Ses blessures se refermèrent à vue d'oeil sous le regard visiblement étonné de la professeur d'égyptologie. Sarah respirait désormais sans pour autant ouvrir les yeux, un peu comme si elle était dans les vappes. Mais quelques secondes plus tard, elle ouvrit les yeux dans un sursaut, et se mit assise rapidement tandis que l'ensemble des os de son corps craquaient de façon assez répugnante. Elle échappa une grimace, sachant pertinemment que ses os se réparaient déjà d'eux-mêmes. Elle n'avait pas encore remarquée la présence de Jade, cachée par l'obscurité des lieux, et ne chercha donc pas à cacher son don. Elle attrapa sa jambe cassée, pliée en deux, et la tordit de façon assez violente pour la remettre droite. Le bruit qui s'en suivit aurait pu donné la nausée à n'importe qui n'ayant pas l'habitude d'un tel spectacle. Sous son jean noir, déchirée au niveau du genou, on pouvait voir la peau se reformer et ne laissait aucune marque de blessure, pas même une rougeur.

Elle se releva sans qu'un seul os ne craquent cette fois-ci et aperçut la jeune femme près d'elle. Elle recula d'un bond, visiblement surprise et quelque peu inquiète. Allait-elle la traiter de "sale mutante", allait-elle la frapper, l'injurier, la mener à la police, l'aider, l'ignorer ou autre? Une multitude de questions sans réponse se chevauchaient désormais dans son esprit l'empêchant de réagir sur le moment. Elle réussit tout de même à dire:

- C'est pas ma faute... c'est ces gars qui... je me fiche de ce tu penses de toute façon! Tu peux pas comprendre!

C'est étrange comme les mutants peuvent se croire seuls alors qu'ils représentent une grande partie de la population mondiale. Le plus souvent, les gens se cachent et essaient de mener une vie tranquille comme un être humain 'normal', tentant d'échapper aux dures lois de l'évolution. Sarah n'aimait pas avoir à se cacher mais les lois de l'institut lui imposaient la plus grande prudence. Elle savait qu'avec un tel donc elle aurait pu changer le monde: pourquoi ne pourrait-elle pas être pompier, démineur ou faire un quelconque travail à aux risques? Dans tous les cas elle survivrait et sauverait des vies. Mais non, tout ceci lui était interdit pour la simple raison de la différence... la différence, quel mot stupide! N'est-on pas tous différents après tout? Mais, si nous sommes tous différents, cela nous rend égaux sur ce point non? Hum, cela devient un peu trop philosophique tout ça... revenons à nos moutons.

Sarah et Jade se faisaient face dans ce lieu vide et silencieux. Seul le vent chaud faisait vibrer les feuilles des immenses arbres qui semblaient dominer les lieux. Les cheveux noirs de Sarah détachés virevoltaient dans les airs, tandis que quelques unes de ces mèches allaient sur son visage sans qu'elle ne cherche à les enlever

Jade, cachée par la pénombre des lieux, observait la scène en silence. Le spectacle aurait pu être répugnant pour qui compte n’ayant pas vécus ce genre de situation. Situation plutôt cocasse et habituelle pour notre chère Sanders. Les os craquaient sans cesse et les plaies qui avaient sévèrement défigurés la jeune fille ainsi que les nombreuses plaies ouvertes sur le corps, se refermaient instantanément sans laisser une seule cicatrice ou rougeurs. Tandis que le spectacle continuait sous ses yeux, elle regarda autour d’elle furtivement pour s’assurer qu’il n’y avait qu’elle et la jeune fille ici présente. Imaginez qu’un passant arrive soudainement par ici et surprend cette scène ? Ce serait la catastrophe assurée ! Alors, mieux fallait prendre ses précautions et assurer ses arrières...ainsi que celles de l’inconnue ! Elle se remettait difficilement de la chute, cela mettait plus longtemps que d’habitude. Enfin, pour Jade, cela allait très vite depuis le temps. Peut-être que pour chaque individu qui possédait cette capacité hors du commun, cela pouvait avoir un processus de régénération différent.

Tandis que Jade regardait la scène tout en étant songeuse, la jeune fille se releva et fit soudainement un bond en arrière, ce qui fit réagir Jade. Elle l’avait sans doute remarquée, vu le regard étonné et quelque peu inquiet de cette dernière. Jade ne savait pas vraiment ce qu’elle devait faire. La soutenir ? Pourquoi ? Elle était déjà au courant de son pouvoir, sinon, elle n’aurait pas sautée. La laisser sur place, sans rien dire ? Cela ne se faisait pas vraiment surtout après ce que l’inconnue a vécu précédemment. De plus, elle lui paraissait jeune. Cela aurait été irresponsable de la laisser en pleine nuit, toute seule. Même si elle se doutait qu’elle pouvait très bien se débrouiller toute seule. Ce qui lui mit la puce à l’oreille était la façon dont la jeune fille lui avait adressée la parole. Elle était plutôt agressive et sur la défensive. C’était compréhensif. Elle se trouvait devant une inconnue, qui, depuis tout à l’heure, l’avait observée sans rien dire, ni même avoir manifestée sa présence. Plutôt étrange comme comportement, elle aurait pu la prendre pour une psychopathe qui était en train de l’observait tranquillement. Mais ce n’était pas le cas, heureusement pour elle.

Jade croisa donc les bras et regarda la jeune fille droit dans les yeux. De longues minutes s’écoulèrent quand cette dernière décida de prendre la parole.

« Je ne peux pas comprendre ? C’est ça ? » Lança-t-elle d’une voix calme.

Jade était en face d’une jeune fille plus jeune qu’elle et elle devait sûrement être dans la fougue de la jeunesse. Etant d’une nature calme et réfléchit, elle allait essayer de ne pas lui faire peur ou de provoquer une réaction autre que celle-ci. Cette jeune fille avait le même don qu’elle et cela ne la laissait pas de marbre. Elle se demandait si elle devait être joyeuse ou tout simplement rester indifférente. Jusqu’à ce jour, elle était la seule à posséder ce don unique. C’était plutôt une rencontre inhabituelle et c’était une façon de l’apprendre des plus surprenante. Mais bon, comment apprendre qu’on a la régénération cellulaire sans se briser le cou ou se brûler au troisième degré !

« Je vais quand même te dire ce que j’ai en tête. Je pense que tu n’as rien à craindre de moi. Et puis, on n’est pas si différente que ça après tout... » Dit-elle en laissant planer le mystère à la fin de sa phrase.

Elle voulait tout d’abord la rassurer. Elle ne voulait pas qu’elle s’enfuie ou qu’elle l’insulte de droite à gauche sous l’effet de la peur, de la colère ou sous l’effet de n’importe quelle sentiment négatif !

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